Le titre est provocateur, je vous précise tout de suite que justement, il ne faut pas chercher à convaincre, quel que soit le sujet d’ailleurs. En revanche, donner une bonne information, aussi claire et objective que possible est très important.
Depuis longtemps, je voulais commencer une série de billets sur l’allaitement, et puis j’ai récemment discuté du sujet avec des amies qui attendent leur 1er bébé, et ma fille vient de m’envoyer un lien fort approprié vers un article du Figaro.
Il n’en fallait pas plus pour me lancer!
Quand j’attendais ma 1ère fille, on ne parlait pas d’allaitement comme aujourd’hui. C’était une possibilité, il fallait choisir entre biberons et sein, point. Ni mon gynéco, ni les cours de préparation à l’accouchement n’en parlait vraiment. Je n’avais pas d’amies déjà mère, pas d’exemple dans ma famille, sauf ma mère et ma belle mère qui me répétaient qu’elles n’avaient jamais eu de lait. Dans mon entourage proche donc, il n’y avait pas spécialement d’avis (négatifs ou positif) , juste une indifférence totale.
Je lisais les livres classiques comme Pernoud et les journaux type Parents, et étais arrivée à la sage conclusion, j’essaye, c’est mieux pour mon bébé, on verra bien.
Ah la la, comme je regrette que personne ne m’ait dit qu’un bébé pouvait être allaité jusqu’à 6 mois (au moins)… Cet allaitement s’est passé sans aucun problème, je ne me souviens d’aucun doute, d’aucune fatigue, d’aucune difficulté… Arrivée aux 3 mois de ma fille, je pensais qu’il fallait passer aux biberons et aux purées, c’est ce que j’ai fait. Je recommençais par ailleurs à travailler, l’enchainement me paraissait logique. A ce stade, la lactation chute, j’ai sûrement essayé de poursuivre les tétées matin et soir, sans grand succès. Là encore, je trouvais cela normal.
Voici maintenant, un résumé succinct de mon 6e allaitement: mené tambour battant et motivée à 150%, je n’ai jamais donné un seul biberon, ma fille n’a bu que mon lait jusqu’à ses 8 mois. Elle a enchainé sur la nourriture familiale. Elle s’est sevrée naturellement vers 2 ans et demi.
Bilan: une enfant qui a une santé de fer!!!
Avantages de l’allaitement
1- Voici mon 1er argument en faveur de l’allaitement: c’est le meilleur atout santé pour votre enfant.
(attention, il y a des enfants exceptionnels qui oublient d’être malades alors qu’ils ont été très peu allaités, d’autres qui sont souvent malades malgré l’allaitement)
Ma fille de 3 ans et 4 mois à ce jour a eu une angine lors de son 2e hiver, sûrement des gastro rapportées de ses aînés (mais très très éducolrées, et très rapides), quelques rhumes, je crois que c’est tout!
Bien sur, l’allaitement a été accompagné d’autres choses, type alimentation saine, dont je reparlerai.
Mes fils, allaités 3 mois et 8 mois (mais allaitement mixte) ont été malades en continuation, j’en suis restée traumatisée.
Très pragmatiquement, j’ai préféré pour mes 2 dernières filles sacrifier un peu ma vie privée la première année (pas envie de tenter le biberon même avec mon lait) et éviter le stress d’un bébé malade.
2- allaiter, c’est si pratique
Il faut avoir testé la différence: avec les biberons, sortir à l’extérieur exige une organisation certaine (il faut prévoir le nécessaire, le transporter, réchauffer les biberons), avec le sein, rien à prévoir! Partir les mains dans les poches ou presque procure une sensation de liberté assez jouissive!
3- allaiter c’est excellent pour la maman
Cela prolonge la relation maman bébé si intime de la grossesse, et cela procure un immense sentiment de fierté. On a nourri son bébé pendant 9 mois, l’allaitement est la suite naturelle et toute logique.
4- allaiter, cela évite de recourir aux laits artificiels et aux biberons
Quand on pense aux scandale du bisphénol A, quand on sait que le biberon en plastique, encore couramment vendu n’est pas bon pour la santé (j’en ai parlé ici), quand on lit la composition des boites de laits en poudre, quand on sait que le lait de vache est loin d’être la panacée… on est trop content d’allaiter. Sans compter le casse tête pour trouver le meilleur lait, le passage au lait de suite puis de croissance etc, de grands concepts inventés par des industriels masculins…
5- allaiter c’est économique
Quand en plus on utilise les couches lavables (ne me prenez pas pour une dingue, j’ai allaité ET utilisé les couches lavables sans effort particulier), on ne fait pas de course pour le bébé!
6- allaiter vous donne un alibi pour ne pas vous séparer de votre bébé
Surtout quand ce n’est pas votre 1er enfant, on vous incite à, laisser votre bébé « pour profiter », et les mamans, par peur de ridicule, s’exécutent, parfois le coeur gros.
Par contraste, j’ai trainé mes 2 dernières partout avec moi « j’allaite… », en particulier sur les salons professionnels qui durent toute la journée.
En revanche, cela ne m’a jamais empêché de pratiquer du sport (dès le 1er mois des filles, je suis retournée à la piscine), d’aller au restaurant avec mon mari dès les 1ers mois (bon, je suis honnête, restaurant au coin de la rue!!) etc.
7- allaiter développe de façon harmonieuse la flore intestinale du bébé
Il parait que les bébés non allaités n’ont pas du tout la même flore intestinale, si importante pour l’immunité
8- allaiter fournit des acides gras excellents pour le cerveau en plein développement du bébé
… et encore plus si ma man prend des omégas 3 dès la grossesse!
9- un bébé a droit à l’allaitement
désolée si je choque, mais j’ai lu des livres qui préconisait de « guérir » le stress procuré par le non allaitement… cela m’a fait réfléchir.
J’en suis arrivée à la conclusion que c’est légitime et naturel pour un nourrisson d’être allaité, le tout petit recherche instinctivement le contact le plus proche avec sa mère, il est totalement immature et recherche la douceur de la vie intra-utérine.
Il suffit d’en être consciente et si on ne peut ou ne veut pas allaiter, on peut compenser et privilégier le peau à peau, le portage en écharpe, le cododo… et en parler sincèrement avec son bébé. En revanche, je pense que c’est important d’en être consciente ainsi un bébé non allaité souffrira nettement moins de la situation.
Ce n’est pas politiquement correct de le dire, mais n’ayant pas de livres ou de produits à vendre, de consultations à assurer etc, ma liberté d’expression est totale. Je suis,sûre que beaucoup de professionnels de la petite enfance le pensent… sans le dire.
10- allaiter évite le stress engendré par un bébé qui ne finit pas ses biberons, qui doit attendre un minimum entre 2 biberons (tant pis s’il a faim), offre un merveilleux moyen de calmer un bébé en pleurs
Je suis arrivée à 10, alors j’arrête, je crois que ce sont ici les principaux avantages de l’allaitement, il y en a bien d’autres!
les mauvais arguments en faveur de l’allaitement
1- allaiter écarte les risques d’allergie
cela me fait bondir car ma fille numéro 5 a développé un eczéma sévère dès ses 2 mois et demi… pas de vaccins, allaitée à 100%, puis des allergies vers l’âge de 1 an.
En revanche, je n’ose imaginer ce qu’aurait pu donner du lait artificiel pour sa santé.
Et pour les mamans dont les enfants sont allergiques au lait de vache, que de problèmes auraient été évités avec le lait maternel!
2- allaiter augmente le QI
franchement, je trouve qu’avec ce genre d’affirmations, on fait fuir!
les mauvais arguments contre l’allaitement
Je ne développe pas ici, chaque contre argument pourrait faire l’objet d’un article à part.
– allaiter abime la poitrine
– allaiter très peu c’est inutile mais on doit reprendre le travail très vite
– allaiter cela fait mal
– impossible de voir ce que le bébé boit
– allaiter empêche de maigrir après l’accouchement
– la lait maternel est contaminé (pesticides, métaux lourds…)
– difficulté de sevrer après un allaitement long
– difficile de se renseigner (c’est vrai!)
le seul vrai argument CONTRE l’allaitement
Vous apprécierez mon honnêteté, il y a UN vrai argument contre l’allaitement, en tout cas à mes yeux: le bébé fait ses nuits beaucoup (beaucoup, beaucoup…) plus tard!
Je sais que ce n’est pas vrai dans 100% des cas, mais c’est souvent vrai.
Mes 4 premiers enfants ont fait leurs nuits (c’est à dire qu’ils dormaient sans se réveiller de 10h du soir à 8 heures du matin au moins) entre l’âge de 1 et 2 mois.
Mes 2 dernières filles ont fait leurs nuits entre 12 et 15 mois… c’est à dire qu’elles têtaient une fois entre 10 heures du soir et le matin. C’est très très dur. Je connais l’argument qui dit que la tétée provoque une montée d’hormones qui aide la maman à se rendormir… A d’autres! Même si je me rendormais bien (la tête avait lieu vers 3 ou 4 heures du matin) j’ai serré les dents en attendant que ça passe.
Je sais aussi que physiologiquement, c’est bon pour l’enfant…
Cela n’a été possible que parce que mon mari me soutenait et que j’étais aidée le matin pour la prise en charge des aînées.
Autre (petit) argument contre l’allaitement: le recours à des soutiens gorges adaptés. J’avoue, malgré mes recherches intensives sur le net, je saturais à la fin!
Commentaires sur votre expérience (sein ou biberon), bienvenus!
Merci de diffuser cet article si vous le souhaitez mais avec un petit lien vers la source!
lien vers l’article du Figaro ici
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